| | Réponses 39 | PAGE 1 2 3 4 | | | FORUM ACTUS Le discernement, qu'est ce que c'est ? | Egotripp COMPTE SUPPRIMÉ Vendredi 22 Janvier 2010 à 23:33 |
| | Ca me ferait marrer qu'on prenne ma mort avec humour | |
| Egotripp COMPTE SUPPRIMÉ Vendredi 22 Janvier 2010 à 23:33 |
| | @ Alex : l'humour noir n'est pas sans limite. Il faut savoir "jusqu'ou aller trop loin". | |
| Alex-Inside COMPTE SUPPRIMÉ Samedi 23 Janvier 2010 à 00:21 |
| | Toujours là pour filmer de lâches lynchages ! | |
| Pouf2Night COMPTE SUPPRIMÉ Samedi 23 Janvier 2010 à 05:52 |
| | Ce sujet m'a bien évidemment dessuite fait penser au sujet d'actu Facebook, le fameux groupe "il n'y a pas de pedophile, seulement des enfants faciles". De fait la question que je t'adresse serait : Si ton enfant ou une personne de ton entourage proche était victime de pédophilie. Serais tu aptes à sourire en lisant "M/Mme X vient de rejoindre le groupe "il n'y a pas de pedophile, seulement des enfants faciles"? Je suppose qu'il est inutile de rappeler combien les victimes de pedophilie souffre au quotidien, dans leurs rapports a l'Autre, à leur sexualité, et leur rapport avec eux même. De la même manière je suis choquée quand je lis "M/Mme X vient de rejoindre "si vous avez un roux congelez le, on trouvera un remède plus tard, ou encore vendez le sur ebay" surtout lorsqu'on lit les propos rattachés à ce groupe. Jusqu'où peut on aller sous couvert d'humour noir ou de liberté d'expression? Absence de discernement vous me repondrez! discerner, pour moi c'est le maitre mot de l'humour.Discerner ce qui est blessant de ce qui est drôle. Dans l'article ennoncé l'auteur cite « On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui. » EVIDEMENT! L'humour c'est un partage puisque c'est un mode de communication. La base de la communication est quand même d'adapter son discours à son interlocuteur. Et c'est bien là le problème de ce genre de réseaux social c'est qu'il n'y a pas d'adaptation au public. ce site est géré de manière la plus anarchique possible. Au petit bonheur la chance et "tant pis si je suis blessant dans mes propos" et dans le cas présent je soupçonne plus un "tant mieux". Pour rester sur cet exemple d'actualité, j'imagine mal un humoriste sur scène face à des personnes connues pour avoir été victimes de pédophilie rire de la situation. Pourra t il toujours rire de cette fameuse blague concernant les enfants faciles ? Vous, pourriez vous même rire en prononçant cette phrase devant des victimes de pédophilie? Quelles sont vos limites à la transgression? | |
| | Spival Régis Samedi 23 Janvier 2010 à 10:55 |
| | Il existe des cas où il n'est pas possible de relever le côté drôle d'une situation. L'exemple que tu donnes en fait parti. Ici on crée de l'humour à partir que quelque chose qui n'en a pas, on juxtapose deux idées qui n'ont aucun lien et au pire, on inverse les rôles des protagonistes ou alors on place la situation d'une personne dans un contexte (de l'événement relaté) qui n'est pas le sien. Où va-t-on chercher le fait qu'un enfant est « facile » ? Un enfant est un être innocent, c'est un fait, mais replacer cette situation dans un contexte de viol est une chose absolument effroyable. Je ne vois pas où peut-on tirer un côté amusant de cette situation. L'auteur s'amuse à créer l'interrogation en joignant deux idées qui n'ont pas de lien, ce qui place le lecteur dans une situation inhabituelle. J'aurais personnellement tendance à avoir du mépris pour ce genre d'idée et pour l'individu qui en est l'auteur, qu'avoir le sourire. Dans la même catégorie, certains auraient tendance à penser que les jolies filles en mini-jupe et décolleté, courent le risque de se faire violer, parce qu'elles sont habillées de la sorte et qu'elles ne devraient pas. Étant donné qu'elles ont le choix de s'habiller comme elles le veulent, pourquoi choisissent-elles la solution la moins adéquate ? On pourrait sortir une phrase "humoristique" du genre : "Il n'y a pas de violeurs, juste des filles bien maquillées". Seulement, dans un cas comme dans l'autre, on ne remet pas en question la situation du violeur. Lui on l'exclu de l'histoire alors que c'est bien lui qui en est le seul responsable. C'est lui qui a un problème dans sa tête, et non pas l'enfant qui est facile ou bien la fille qui est en mini-jupe. L'art de créer de l'humour à partir de rien. | |
| DlVlN COMPTE SUPPRIMÉ Samedi 23 Janvier 2010 à 11:08 |
| | "on inverse les rôles des protagonistes ou alors on place la situation d'une personne dans un contexte" On n'inverse pas les rôles, mais l'attribution de la responsabilité, c'est ce qui permet de créer un consentement imaginaire, et c'est dans cet espace qu'on est censé placer l'humour. Je comprends tout à fait qu'on puisse être choqué par cette pratique, et qu'il soit même dangereux d'en abuser, parce qu'il est difficile de cadrer et de définir une limite. Mais à partir de quel critère peut-on définir une limite ? A partir de la sensibilité individuelle ou collective ? Parce que si on se base à partir de la sensibilité individuelle, nimporte qui peut faire valoir qu'il a été offensé, et qu'il exige donc la censure. Il faut juste imaginer l'escalade que ça peut susciter. Mais de l'autre coté, ça m'irrite aussi de voir que des petits plaisantins viennent constamment flirter avec la limite du tolérable, car c'est la surrenchère permanente. Un peu de modération sur facebook ne ferait pas de mal. | |
| Egotripp COMPTE SUPPRIMÉ Samedi 23 Janvier 2010 à 11:14 |
| | Pouf de la nuit, le souci de cet exemple est que y a pas de filtre. "On peut rire de tout mais pas avec tout le monde" et là c'est tout le monde qui y a accès. D'ou la grosse bombe buzzante que ça a créé, avec citations dans la presse etc. Après chacun a ses domaines sacrés (ceci dit j'avoue que j'ai du mal a trouver les miens). | |
| Egotripp COMPTE SUPPRIMÉ Samedi 23 Janvier 2010 à 11:16 |
| | "discerner, pour moi c'est le maitre mot de l'humour.Discerner ce qui est blessant de ce qui est drôle" Non. Le discernement dans ce genre d'humour, c'est discerner les intentions de l'auteur de son message apparent. Personne ne peut proclamer pour tout le monde "ce n'est pas drôle". Personne n'a ce pouvoir là, sinon c'est le début d'un totalitarisme. C'est ce qui te permet de dire, bon c'est pas drôle mais je ne peux pas l'accuser d'être criminel. Tu peux même être blessé, ne pas rire et admettre que celui qui fait de l'humour noir n'a pas commis de crime, c'est ça le discernement. Dans ce sketch très connu de Desproges, l'absence de discernement peut conduire a la qualification d'antisémite, alors qu'il s'agit justement d'une satire des antisémites : www.youtube...iFZvsiQMEk | |
| | Spival Régis Samedi 23 Janvier 2010 à 11:49 |
| | Desproges reprend ici tous les symboles qui caractérisent la période de l'occupation et les transpose dans un propos humoristique. C'est surtout le fait de distiller tous ces symboles et faits qui montre le côté invraisemblable (mais bien réel hein) de tous les principes antisémites instaurés à l'époque. | |
| DlVlN COMPTE SUPPRIMÉ Samedi 23 Janvier 2010 à 12:11 |
| | "Non. Le discernement dans ce genre d'humour, c'est discerner les intentions de l'auteur de son message apparent. Personne ne peut proclamer pour tout le monde "ce n'est pas drôle". Personne n'a ce pouvoir là, sinon c'est le début d'un totalitarisme. C'est ce qui te permet de dire, bon c'est pas drôle mais je ne peux pas l'accuser d'être criminel. Tu peux même être blessé, ne pas rire et admettre que celui qui fait de l'humour noir n'a pas commis de crime, c'est ça le discernement." Le discernement, ça ne permet pas de révéler ce qui apparaît d'emblée comme une évidence: L'humoriste n'est pas un criminel. Le discernement, ça permet de mesurer et d'apprécier la part de loufoquerie et de cocasserie, de travers même, et de dérision, qui va nourrir le propos de l'humoriste, même s'il n'hésite pas à inverser les responsabilités pour créditer la mise en situation invraisemblable, d'une bonne part d'absurdité qui ne serait pas aussi évidente aux yeux de tous. Là ou ça devient tendancieux, c'est lorsqu'on n'arrive pas à véritablement apprécier ce qui pourtant devrait transparaître à travers cet humour, et surtout, ça devient extrêmement délicat lorsque d'emblée, on a un parti pris qui ne permet pas d'affranchir son appréciation du poids de la moralité. On peut rire de tout oui, mais lorsqu'on allait voir Desproges, on avait également un parti pris, on était conditionné pour cela, alors que sur facebook, nimporte qui peut tomber dessus sans aucun conditionnement, on ne se rend pas à un spectacle de la même façon qu'on navigue sur internet, ce qui pourrait nous faire rire dans une salle de spectacle, en étant emporté par les rires d'une majorité, pourrait ensuite nous choquer sur le net, après être tombé par hasard dessus. De plus, dans un spectacle, les choses sont construites de telles façons à ce qu'on ne perde pas le fil de la logique, alors que sur le net, on peut lire des fragments qui peuvent corroborer, mais qui peuvent nous conduire à très mal interpréter. L'énorme différence donc, c'est que sur facebook, tout et nimporte qui circule de façon imprévisible, il n'y a pas de limites puisqu'une personne peut survenir nimporte quand et surrenchérir sans cesse. C'est ce qui ensuite, apparaît comme une énorme provocation, un manque de réserve absolu, un manque de décence pour tous les internautes non préparés à lire subitement de tels propos. Sur facebook, c'est fait en public, c'est comme si un anonyme s'aventurait à faire des blagues douteuses dans la rue, il interpèlerait et susciterait des réactions véhémentes. C'est doublement frustrant car sur facebook, on ne peut pas s'en prendre directement aux gens, et le fait qu'il y ait non pas cette abstraction, mais cette distance, ça frustre doublement les gens, et les incite à être encore plus violents dans leurs propos, puisqu'ils pensent que la violence leur permettra de compenser cette distance, et d'atteindre les auteurs. | |
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