| | Réponses 274 | PAGE ... 22 23 24 25 26 27 28 | | | | Illumine.Nanti COMPTE SUPPRIMÉ Dimanche 12 Septembre 2010 à 11:34 |
| | 1 euro, 10, 100 ou 1000 voire plus, qu'est-ce qui détermine le montant de l'amende ? La clameur de la foule qu'on arrangue pour réclamer justice ? Au fond, à travers cette sentence, il y a plusieurs choses qui se révèlent: L'incapacité de la justice à museler certaines volontés qui s'inscrivent dans les moeurs, la justice n'a pas les pouvoirs de palier à ce qui influe sur ces moeurs, et par conséquent, sur la politique intérieure. Nos politiques sont devenus totalement incapables de définir quoi que se soit au niveau de la morale et des moeurs qui doivent logiquement en découler. Le problème d'aujourd'hui, c'est que ce sont les moeurs qui déterminent désormais la morale. Alors qu'auparavant, on se basait sur les canons et les prescriptions religieuses. Ce sujet est délicat car le drapeau substitué n'est pas anodin. Celui d'un autre pays n'aurait pas fait autant polémique. Il y a forcément chez le coupable, la volonté d'utiliser ces symboles pour faire de la pure provocation. Mais qu'est-ce que cette communauté y gagne au final ? Un regard porté sur elle encore plus empreint à la suspicion et à l'animosité ? Il y a beaucoup de défiance de part et d'autre. La justice n'a aucun autre moyen de sanctionner cet individu, une peine de travaux d'intérêt général aurait été bien plus censé. A ce stade, on voit bien que notre justice est devenue incapable de proposer des peines qui soient utiles et intelligentes. Sanctionner un individu (probablement insolvable) d'une forte amende, ça n'aurait rien réparé, pire, ça serait probablement de l'argent perçu par des aides sociales qui aurait en quelque sorte, permis de rétribuer. Notre justice actuelle arrive aux limites de ce que nous sommes capables de proposer en terme de réponses au niveau social, identitaire et politique. Je ne prône en aucun la clémence pour ce type de méfaits, mais sanctionner par le biais d'une lourde amende, non seulement, ça aurait été certainement contre productif, mais aux yeux des autres potentiels nuisibles, ça les aurait inciter à commettre des délits de cette nature, jouant avec la susceptibilité populaire (et la vindicte qui en découle) pour exister à travers la provocation. C'est la logique de la surrenchère: Celui qui va aller encore plus loin. Lorsqu'on a pas la sensation d'exister parmi les autres, et qu'il y a un sentiment de rejet de part et d'autre, on est tenté d'exister à travers les attentions qu'on suscite pour provoquer et attiser les regards. | |
| the-kissing COMPTE SUPPRIMÉ Dimanche 12 Septembre 2010 à 11:39 |
| | ca c un coup de gueule | |
| | jjjo Fantasmo Dimanche 12 Septembre 2010 à 11:56 |
| | "Lorsqu'on a pas la sensation d'exister parmi les autres, et qu'il y a un sentiment de rejet de part et d'autre, on est tenté d'exister à travers les attentions qu'on suscite pour provoquer et attiser les regards." Tout à fait. Mais c'est valable quand on veut vivre tous ensemble...ce qui n'est sans doute pas le cas de tout le monde. On ne peut donc déterminer à l'avance la volonté de chacun de vivre parmi les autres. | |
| Illumine.Nanti COMPTE SUPPRIMÉ Dimanche 12 Septembre 2010 à 12:08 |
| | Justement, le message que cet homme voulait véhiculer, quel était-il ? Pourquoi n'interprète t-on les choses que selon le type de message qu'on désire entendre ? Un message basé des principes de représentativité et de visions futures qui nous font extrêmement peur: la France va devenir une Algérie bis. On présente les choses en fonction de ce que nous ne voulons pas entendre, mais pourquoi ne savons-nous pas pourquoi il l'a fait ? Tout simplement parce que les gens sont terriblement persuadés de ce qu'ils pensent avoir interprété, ils ne croiront pas à ce qui par nature, ne mérite pas d'être entendu. | |
| | jjjo Fantasmo Dimanche 12 Septembre 2010 à 12:19 |
| | Il y a bien des exemples d'interprétations erronées... Le souci ne réside pas que dans l'interprétation qui est faite de certains actes. Il vient aussi de ce que certains auteurs affirment quand ils agissent de la sorte. De plus, les actes ne sont pas tout le temps expliqués ni même explicables par leurs auteurs... C'est ce vaste espace où chacun peut comprendre (quand les médias viennent aussi mettre leur touche) et interpréter ce qu'il veut qui finalement engendre le plus de doute, de méfiance, de peur... | |
| Illumine.Nanti COMPTE SUPPRIMÉ Dimanche 12 Septembre 2010 à 22:15 |
| | Les médias n'interprètent pas, ils retranscrivent les interprétations de nos politiques, des spécialistes et de nos personnalités. Le problème, c'est que ce n'est pas devant une cour de justice que l'on peut obtenir une explication franche et sincère. La justice est censée condamner ou non, elle juge par définition, elle peut essayer de comprendre les justifications, mais on sait tous que n'importe quel individu tentera de minimiser la portée de son geste en évoquant tout ce qui lui passera par la tête pour se décharger un maximum de sa propre responsabilité. Ce qui nous intéresserait, c'est de comprendre ce qui motive ce genre de délit. Condamner un gugus qui veut attiser cette défiance réciproque, on peut considérer que c'est un bien, mais au fond, s'il reste des centaines, des milliers d'individus qui ne passent pas à l'acte mais qui revendiqueraient les mêmes motivations, est-ce un bénéfice pour la société ? Il faut absolument réfléchir pour faire en sorte de neutraliser cette bombe latente. Et pour cela, il faudrait commencer par savoir comment, et par qui, on pourrait obtenir ces explications. | |
| effet.mer2 COMPTE SUPPRIMÉ Dimanche 12 Septembre 2010 à 22:32 |
| | Y a un truc qui m'a marquée quand je suis revenue en France. C'est qu'il n'est pas facile (enfin en tout cas à Montpellier) de trouver des articles à l'effigie du drapeau de France. Encore pire agiter le drapeau de France est perçu comme un geste nationaliste (dans le sens péjoratif et raciste j'l'entends alors je sais pas si j'utilise le bon terme). Alors qu'au Royaume Uni en Irlande ou en Ecosse c'est un vrai fond de commerce une fierté, une marque de fabrique même! Je sais pas si c'est typique des pays Anglo-saxons ou si l'exception c'est justement la France... | |
| Illumine.Nanti COMPTE SUPPRIMÉ Dimanche 12 Septembre 2010 à 23:14 |
| | Je pense qu'il faut revisiter un peu l'histoire pour contextualiser ces tendances. Les anglais, on va parler de ce pays puisque tu y es (encore je présume ?) n'a jamais connu une lourde défaite militaire lors de ses engagements. L'Angleterre n'a pas eu à faire de guerre dans ses colonies, et à perdre de surcroît, même s'ils ont été contraints d'assurer la transition en mandatant des diplomates, comme le fameux Lord Mountbatten qui s'occupera de cela en Inde, leur plus grosse colonie. Lors de la grande guerre, elle fut victorieuse en compagnie des alliés, face à Hitler, elle fut preuve d'une résistance farouche, leur reine faisant preuve à ce moment là d'un dévouement total. Ensuite évidemment, l'hégémonie du modèle anglosaxon qui s'imposait de partout dans le monde par le biais de l'économie. Notre déclin a commencé lorsqu'on a perdu les batailles contre les anglais aux Etats-Unis, puis en Inde lorsqu'on a voulu leur disputé leur main mise sur l'océan Indien, Napoléon a voulu raviver l'idée d'un empire tel que l'imaginèrent les romains jadis, mais cela se solda à nouveau par un échec. Ce sont toutes ces humiliations successives, plus ou moins importantes, puis à notre époque, les difficultés d'intégration et de renouveau dans le concept même de l'identité nationale qui conduit à relayer certains symboles (la marseillaise, le drapeau etc) au second voire au troisième plan, ces symboles se référant à une France du passé qui ne reflète plus les nouvelles composantes actuelles de ce pays. De plus, ironie suprême, c'est que l'on ait décapité notre roi et notre reine tout en conservant un drapeau qui comporte trois couleurs dont la symbolique se réfère directement à la royauté. Il y a comme une forme de schizophrénie populaire qui s'est instaurée. Et concernant la Marseillaise, bien que ça soit le chant de guerre écrit lors de la guerre franco autrichienne, elle se réfère à une époque qui correspond justement au démantèlement de la puissance française au sein de l'europe, et à l'essoufflement des lumières dans les dynasties européennes, le tout ponctué par la défaite cuisante de Napoléon. En somme, on arbore des symboles qui sont synonymes au final, que d'échecs. | |
| effet.mer2 COMPTE SUPPRIMÉ Dimanche 12 Septembre 2010 à 23:46 |
| | Non je ne suis plus au Royaume-uni. Donc toi t'expliquerai la désuétude du drapeau français (et de la marseillaise) comme une volonté des pouvoir publics ou plus du fait que dans la tête des gens ces deux symboles nationaux sont synonymes d'échec? Moi je me demande si c'est pas un peu à cause de certains partis extrémistes qui utilisent le drapeau comme symbole du conservatisme. Si je n'étais pas métisse je pense qu'en agitant le drapeau de la France j'aurai peur qu'on m'assimile à une raciste, là je peux le faire sans complexe parce que je me dis (peut être à tord) que ça ne peut forcément pas être interprété comme du nationalisme. Peut être qu'il faudrait songer à remettre ce drapeau au goût du jour dans l'esprit des français : enfin c'est plus une finalité qu'un moyen quoi qu'il en soit. | |
| Illumine.Nanti COMPTE SUPPRIMÉ Dimanche 12 Septembre 2010 à 23:57 |
| | Non les gens ne font pas les rapprochements, mais cette série d'échecs et d'humiliations ont contribué à affaiblir considérablement ce lien avec nos symboles, tu remarqueras que cela ne nous a pas empêché de rester très chauvins, la difficulté se porte essentiellement sur nos symboles, et sur ce qu'ils véhiculent. Zemmour parle de mélancolie française, c'est une expression qui se tient. "Moi je me demande si c'est pas un peu à cause de certains partis extrémistes qui utilisent le drapeau comme symbole du conservatisme. " Je suis perplexe. Je pense qu'il faut également rajouter au sujet de ces symboles, la dernière campagne de propagande qu'on connut sous le gouvernement de Vichy. Tous ces symboles détournés pour servir la légitimité d'un (quasi) despote. Enfin quoi qu'il en soit, ça reste un sujet complexe. | |
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